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MSc Ferrières, Formation Pâtisserie : les places sont limitées !
Rentrée 2024-2025 :
Bonne nouvelle, les candidatures sont ouvertes.
RenseignementsNous avons eu le plaisir de discuter avec Laetitia Girard, Directrice de Vendôm. Elle revient sur sa carrière dans le secteur du luxe, notamment sa vision de l’industrie du luxe à l’ère du digital, et partage avec nous son regard aguerri sur le métier.
Ecole Ferrières (EF) : Quel est l’accomplissement professionnel dont vous êtes le plus fière ?
Laetitia Girard (LG) : Ma plus grande satisfaction est celle d’avoir réalisé des choses qui sont en adéquation avec qui je suis, avec mes valeurs, et d’avoir pu jongler entre ma carrière, le fait d’être maman et celui d’être femme. J’ai subi des échecs et j’ai vécu des victoires, comme tout le monde, mais j’ai toujours été fidèle à mes rêves et à mes engagements.
Je suis assez intègre professionnellement, et ceci m’a souvent desservie, mais en même temps a affiné mes choix et mes orientations. La collaboration autour du projet « EXCELLENCE by Vendôm » est très gratifiante, puisque le projet est basé sur des valeurs humaines auxquelles je crois fermement.
EF : Quelle est la personne qui vous inspirait le plus avant que vous ne choisissiez votre voie ?
LG : Plusieurs personnes m’inspirent dans mon entourage. Mon arrière-grand-mère était très talentueuse, cultivée et avait le sens des affaires. Elle dirigeait une salle de théâtre et son business marchait très bien. Elle avait une énergie tellement communicative qu’elle mettait tout le monde à la maison de bonne humeur. J’admire également Richard Branson, que j’ai eu la chance de rencontrer. Je respecte les personnes qui sont égales à elles-mêmes, sans pour autant manquer de respect à autrui. Nous devrions tous suivre leur exemple. Nous devrions simplement changer de mentalité et de comportement, et montrer plus d’égard et de considération envers les autres.
EF : Après la crise du Covid, nous avons développé de nouveaux comportements. Pensez-vous que les consommateurs se tourneront désormais vers les produits de nécessité ? Quel est le positionnement de l’industrie du luxe dans ce contexte ?
LG : Je ne pense pas que ces deux offres soient contradictoires. Bien sûr, les gens cherchent la sécurité, de meilleurs liens avec leurs proches et une meilleure connexion à leur environnement. En même temps, nous avons tous besoin d’évasion, et pour fuir cette réalité angoissante, les produits de luxe apportent l’esthétique et le réconfort, pour ceux qui peuvent se le permettre. D’autres peuvent y avoir accès via les réseaux sociaux.
Le luxe ne doit pas être perçu comme quelque chose de superficiel. N’oublions pas que plusieurs marques ou maisons de luxe se sont engagées dans des recherches qui visent à développer des pratiques durables dans le futur. Le secteur du luxe a toujours été une vitrine pour lancer de nouvelles tendances, ce secteur étant assez sensible en général aux développements sociétaux, et parfois même les anticipe.
EF : L’humain est important dans le marketing du secteur du luxe. Comment la crise s’est-elle répercutée sur les consommateurs? Avez-vous pu préserver le contact humain, même à distance ?
LG : Étonnamment, je trouve que l’interaction en ligne renforce les liens entre les collègues. Et pendant la pandémie, nous avons pu contourner le fait qu’il nous était impossible d’avoir un contact physique, ceci nous a permis de maintenir les relations et les collaborations.
Pour les consommateurs de luxe, l’expérience digitale leur était déjà familière avant la crise. Plusieurs maisons de luxe ont su, pendant la crise, développer leurs ventes en ligne et fidéliser leur clientèle, en créant de nouvelles plateformes en ligne. Et si nous analysons les chiffres des groupes tels que LVMH ou Kering, on se rend compte que le secteur du luxe a été le moins affecté par la crise parce qu’il s’était déjà adapté à la transition digitale.
EF : Pendant le confinement, les marques de luxe ont su s’adapter grâce à leur stratégie digitale. Comment le secteur de l’hôtellerie peut-il fidéliser ses clients via le marketing digital ?
LG : Je cite, par exemple, Ultima Collection et leur saison fructueuse dans les Alpes suisses. Ceci prouve que l’industrie de l’hôtellerie peut faire de bons résultats et se montrer créative. Nous l’avons bien vu, plusieurs chefs célèbres ont réussi à trouver des alternatives aux modèles de vente classiques et ont su attirer leur clientèle via la vente à emporter. Beaucoup ont même créé des cuisines solidaires pour aider les personnes dans le besoin.
La solidarité et la responsabilité sociale ont toujours été des piliers de l’industrie de la gastronomie. Le modèle de Massimo Bottura, « Food for Soul », par exemple, est une vraie réussite.
Je pense aussi que les petits hôtels indépendants qui ont un nombre limité de chambres seront les premiers à bénéficier de la crise puisqu’ils sont flexibles et sont prêts à assurer la sécurité de leurs clients en leur permettant d’avoir moins d’interactions avec les autres.
EF : Quel regard portez-vous sur les pratiques durables dans l’industrie du luxe ? Sont-elles suffisantes pour réduire l’impact environnemental ?
Je l’ai dit tout à l’heure, le secteur du luxe n’a pas que les ressources pour promouvoir les concepts de durabilité des années à venir, surtout à travers le développement des départements de recherche et de développement au sein même de leurs sociétés, mais, de plus, il est attentif aux attentes de sa clientèle (des attentes liées, bien sûr, à leurs styles de vie respectifs) et peut y répondre en réduisant l’impact environnemental de la marque. N’oublions pas que le luxe est un secteur qui repose sur le contact humain. Le luxe possède une aura et un langage que les industries de masse n’ont pas, et ces industries ont, disons-le, beaucoup appris du secteur du luxe.
EF : Comment décririez-vous le secteur du luxe ? Quelles sont les valeurs que vous prônez dans ce métier ?
LG : Le luxe est un mélange d’émotion, de rareté, d’originalité, d’élégance, de savoir-faire et de culture. C’est intemporel. Mes valeurs sont celles partagées par tant d’autres : intégrité, bonne performance, quête de l’excellence, écoute, connaissance, et collaboration avec des personnes passionnées pour atteindre l’excellence. Nous, professionnels du luxe, pouvons déclencher des émotions et je trouve ceci fascinant.
EF : Nous avons une nouvelle spécialisation « Luxury branding and e-business » à l’école Ferrières. Auriez-vous des conseils à donner à ceux qui choisissent ce cursus et débutent leur carrière dans le luxe ?
LG : Soyez flexibles et toujours prêts à évoluer. Continuez à expérimenter et à élargir vos compétences, parce que le secteur du luxe est en constante progression. Soyez versatiles. Apprenez à enrichir votre bagage culturel, puisque les marques les plus connues ont une histoire, un héritage et une identité culturelle riche derrière leur marque.
Enfin, traitez les autres comme vous souhaitez que l’on vous traite. Même si la communication en ligne semble être celle qui prédominera dans le futur, les valeurs fondamentales du luxe reposeront toujours sur l’humain, dans ses composantes sociales, culturelles, personnelles ou professionnelles…
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